Les parfums sont composés de nombreuses molécules différentes qui ont l’objectif de produire un mélange idéal. La fleur d’oranger fait partie de ces matières premières très appréciées par les parfumeurs. Que ce soit pour son huile essentielle connue sous le nom de néroli, son absolu ou son eau florale, ses propriétés rafraîchissantes offrent aux fragrances une envolée parfaite. Allons à la découverte des secrets de l’utilisation de la fleur d’oranger en parfumerie.
La fleur d’oranger, à la découverte d’une matière première fabuleuse
La fleur d’oranger est la fleur blanche produite par le bigaradier (autrement appelé : Oranger de Séville). Celle-ci possède une taille de trois centimètres et demi environ, et se caractérise par un parfum spécifique très frais et désirable. La fleur d’oranger prospère au milieu du printemps dans les pays méditerranéens comme le Maroc ou la Tunisie, et un peu plus tôt en Inde, vers février et Mars. Ses senteurs douces et apaisantes sont connues depuis l’antiquité et font toujours le bonheur des parfumeurs.
Le bigaradier, l’arbre à l’origine des fleurs d’oranger
Le bigaradier est un arbre appartenant à la famille des Rutacées. Aussi appelé Oranger amer, c’est à l’origine un croisement entre un mandarinier et un pamplemoussier. Son fruit est dit “bigarade”. Ce dernier est un petit agrume ayant la même couleur que l’orange et un goût très amer, d’où son surnom. Le bigaradier mesure entre 3 et 8 mètres de hauteur et préfère un climat chaud pour se développer. Il peut supporter, par ailleurs, des petites périodes de froid à condition que la température ne tombe pas sous les -6°C.
La fleur d’oranger à travers l’histoire
Une petite fleur blanche et très parfumée ne saurait qu’attirer les fans des odeurs. La fleur d’oranger confirme la règle.
Connue depuis l’antiquité, ce trésor du bigaradier est apprécié pour ses belles pétales blanches et légères. Celles-ci ressemblent aux douces fleurs de jasmin. En outre, ses odeurs fraîches et pétillantes ne peuvent que séduire votre olfaction.
L’origine de la fleur d’oranger demeure incertaine ; elle est partagée entre l’Inde et la Chine. Mais ce sont les arabes, fascinés par son odeur riche et caractéristique, qui l’ont introduite dans les pays de la méditerranée. L’Espagne était le premier pays européen à profiter des fleurs du bigaradier. Elle sera découverte par le reste de l’Europe à partir du 11ème siècle, initialement sur la côte d’Azur en France, et en Sicile.
La fleur d’oranger à Vallauris, une tradition locale appréciée
Au sud de la France, aux Alpes-Maritimes, se cache une petite ville au nom de Vallauris. Si elle est peu connue pour être une destination touristique, cette région française a autrefois été la capitale de la culture et de la production de la fleur d’oranger.
Au passé et jusqu’au milieu du 20ème siècle, Vallauris était connue pour ses bigaradiers de qualité. Le microclimat qui y est, favorise le développement de ces arbres et ainsi, la production des fleurs d’oranger. Mais ce qui pourrait nous attirer encore plus, c’est de savoir que cette petite ville était, à une certaine époque, la seule qui avait les capacités à distiller les fleurs d’oranger au niveau industriel. Selon certaines sources, près de 80 tonnes de fleurs d’oranger se distillaient chaque jour à Vallauris, dans une distillerie construite au tout début des années 1900.
A partir des années 1960, la culture du bigaradier dans cette région connaît un déclin en raison de la concurrence étrangère et d’une certaine pression immobilière sur la Côte-d’Azur. Néanmoins, elle est toujours sauvegardée, en quantité réduite, par des coopérateurs locaux.
L’utilisation de la fleur d’oranger en parfumerie
Comme la majorité des fleurs odoriférantes, la fleur d’oranger n’a pas échappé au monde des fragrances. Son succès peut facilement se vanter de son intemporalité. En effet, si la fleur d’oranger a été découverte il y a des dizaines de siècles, son parfum reste apprécié jusqu’aujourd’hui. Par ailleurs, la fleur d’oranger est utilisée comme note de cœur ou de tête dans les parfums.
La récolte de la fleur d’oranger
Les fleurs d’oranger sont récoltées chaque année au printemps. Les fleurs sont cueillies délicatement à la main afin de les préserver. Elles sont ensuite séparées des feuilles vertes et des petits insectes. Un bigaradier peut produire plus de 10 kilogrammes de fleurs d’oranger, selon les conditions climatiques qui ont précédé la récolte. Les fleurs sont ensuite rapidement traitées, afin de profiter de toute leur fraîcheur.
Le néroli : l’huile essentielle de la fleur d’oranger en parfumerie
Le néroli est l’essence (huile essentielle) de la fleur d’oranger. Celui-ci est obtenu après distillation à la vapeur d’eau des fleurs cueillies. Très connu dans le monde de la parfumerie, il fut utilisé pour la première fois à la fin 17ème siècle.
Avec une composition chimique riche, le néroli contient une grande part de linalol et se manifeste par des odeurs très zestées, un peu vertes et fraîches. L’huile essentielle de fleur d’oranger est très présente dans les eaux de Cologne et s’associe parfaitement avec les notes hespéridées.
Par ailleurs, le néroli reste un produit de luxe. Effectivement, pour obtenir un kilogramme de celui-ci il faut environ une tonne de fleurs d’oranger. Le prix de ce même kilogramme peut parfois atteindre les 5000 euros.
L’absolu de fleur d’oranger en parfumerie
L’absolu de fleur d’oranger est la deuxième substance très odorante utilisée en parfumerie qu’on peut extraire de la fleur d’oranger. A la différence du néroli, l’absolu de fleur d’oranger est obtenu par le processus d’extraction par solvant volatil. Les fleurs sont mises dans un solvant qui dissout leurs molécules odorantes, et la matière qui reste après évaporation du solvant s’appelle la concrète. Cette dernière a une texture pâteuse et c’est à partir d’elle qu’on extrait l’absolu de fleur d’oranger.
Les odeurs de l’absolu de fleur d’oranger diffèrent de celles du néroli. Celles-ci sont beaucoup plus miellées et plus animales, et se rapprochent de l’odeur du jasmin. L’absolu de fleur d’oranger est utilisé dans les parfums en compagnie de notes florales comme la tubéreuse ou le jasmin.
Une tonne de fleurs d’oranger peut produire un peu plus d’un kilogramme d’absolu. Le prix de cette substance reste aussi très élevé et peut frôler les 6000 euros le kilogramme.
Le petit grain en parfumerie
Si les fleurs d’oranger sont les plus connues pour leur pouvoir odoriférant, le bigaradier nous offre aussi la capacité à extraire de ses feuilles vertes et de ses branches, l’essence de petit grain. Celle-ci est peu connue du grand public mais reste très utilisée dans le monde des fragrances. L’essence de petit grain est elle aussi obtenue après distillation à la vapeur d’eau de ses feuilles et de ses branches. Ses odeurs sont plus florales et sont utilisées très souvent comme matière première dans les eaux de Cologne.
L’essence d’orange amère en parfumerie
L’essence d’orange amère est une substance odorante extraite à partir du zeste du fruit du bigaradier. La technique utilisée est celle de l’expression à froid, comme dans l’extraction de l’huile essentielle de bergamote. Ses odeurs sont plus acides et s’utilisent parfois dans la création des eaux de Cologne.
Nos parfums à la fleur d’oranger
La fleur d’oranger est une matière première très présente dans la parfumerie orientale. Ainsi, certains de nos parfums en contiennent. Ne ratez surtout pas l’occasion de les découvrir !
Vanille Alcantara : Avec la bergamote, la fleur d’oranger constitue les notes de tête de ce parfum.
Musc Vanille : Utilisée comme note de cœur dans ce parfum, la fleur d’oranger accompagne la rose pour une magnifique dose florale.